Guerre des mondes, Matrix, Mad Max et si on empêchait la fin du monde ?
Note aux lecteurs : le texte qui suit est un travail de longue haleine que je choisis de partager ici gratuitement. Les points de vue avancés sont les miens et n'ont aucunement la prétention de représenter la vérité. Je partage avec le monde mon avis sur la question de notre avenir, de nos sociétés, de notre monde. Merci de le lire en gardant à l'esprit que c'est un avis personnel qui ne vise personne et de prétend pas désigner un ou plusieurs coupables ; c'est un travail qui vise à ouvrir les consciences et mener à une réflexion intelligente. N'hésitez donc pas à me contacter suite à votre lecture si vous désirez en discuter.
Bien à vous, Héloïse P.Latour
Traitez-moi de Pyromane si cela peut me permettre de rallumer la flamme de l’espoir.
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Une étrange apocalypse; Le Manifeste.
Heloïse Pujol-Latour, 2022
tous droits réservés
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Résumer: Un manifeste face à un monde qui ne tourne plus rond. L’Homme et sa passion morbide pour la fin a-t-elle fini par provoquer ce qu’il redoute le plus. La défaite. Face à lui-même, face à ses paires, face à la mort, face à l’oubli.
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Préface
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Pourquoi écrire sur la fin du monde ? L’effondrement est aujourd’hui inévitable, il est même vital. L’humanité a trop longtemps vécu à crédit, elle à trop longtemps vécu, insouciante et insatiable.
Pourquoi la fin du monde ? Parce que ce n’est pas de la fin du monde dont il est question, mais la fin d’un monde. La fin d’un modèle. La fin d’un schéma.
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Passion morbide, peur, fanatisme religieux, inconscience, ignorance, insouciance, profit, désespoir, complexe de supériorité ou soif de pouvoir… quelle que soit la ou les raisons, nous avons tous observé, attendu, redouté, rêvé, souhaité, désiré, créer la fin. Mais quelle fin.
Ici je n’impose rien, je ne clame pas détenir LA vérité car il n’y a pas une vérité mais bien autant qu’il n’y a d’Hommes sur terre, autant qu’il n’y a d’esprits qui l’on pensée.
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Je veux croire en l’Homme, je veux croire en l’humanité, en nous. Je veux croire qu’il y a du bon. Je veux croire que tout comme moi, bien que nos avis soient diverses vous qui tenez ce livre aspirez à quelque chose de différent. Ici je cherche à ouvrir le débat pour qu’ensemble on change le monde, qu’ensemble on évolue.
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Il est facile de brandir l’étendard de la peur et de rire au visage de celui qui parle d’amour et de paix.
Il est facile de critiquer les sociétés capitalistes et de les accabler de toutes les peines du monde.
Il est facile de fouiller le passer pour trouver des coupables et justifier les victimes d’aujourd’hui.
Il est facile de traiter de pompier pyromane les occidentaux qui se réveillent petit à petit de leur longue ignorance, essayant doucement de changer les rouages d’une vieille machine rouillée.
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Mais traitez moi de pyromane si cela peut me permettre de rallumer la flamme de l’espoir.
Il n’y a pas de coupables ; que des responsables. Et responsables nous le sommes tous, à la naissance, inconscient du poids des responsabilités qui pèse sur nous.
L’écriture de ce livre a commencé bien avant la crise qui touche aujourd’hui nos ‘’grandes sociétés économiques’’ mon premier but n’était qu’une simple enquête sur la fascination des Hommes pour la fin du monde, mais au fil de mes recherches, j’ai compris que cela allait bien au-delà d’une simple fascination, c’est un mode de vie, c’est une vision, c’est un fardeau, c’est l’épée de Damoclès. La fin.
Puis la crise sanitaire nous a frappés. Mais le livre n’est pas sorti de suite, alors est venu la guerre en Ukraine, la troisième guerre mondiale ? La fin du monde ? Enfin ? Déjà ? ... L’humanité a montré un visage, à la fois nouveau et en même temps bien connu.
L’Histoire n’est faite que de ‘plus jamais ça’, ‘non ils le feront pas’ et de ‘ah, bah si…’ l’Homme se répète encore et encore pour voir peut-être si il peut s’améliorer dans l’art de tuer…
Nos modèles économiques sont aujourd’hui en danger tout autant que nos vies, notre société est en danger ; la fin que nous redoutions tant est-elle aux portes de nos villes ?
La fin,
Mais quelle fin.
Introduction
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Fantaisie, histoire, conte… FICTION ?
FICTION.
Fiction ; peut importe le nombre de fois que vous vous répéterez ce mot, quand la fiction frappe à la porte de notre réalité, elle entre et ce même si on ne l’y a pas autorisée. Et il serait bien fou de notre part que de croire qu’elle en ait besoin. Une autorisation n’est pas nécessaire quand on a une invitation.
Quand la fiction que l’on a crée vient frapper à notre porte, elle entre. Nous l’y avons invitée ne l’oubliez pas.
Que s’est-il passé ?
Quand j’ai écrit cette courte histoire, celle qui suit, je ne savais pas encore quelle place elle aurait dans ma vie d’autrice.
Elle était pour moi une manière d’illustrer mon point de vue sur nos sociétés, une façon de dire à la face du monde à quel point je trouvais absurde ses mœurs et ses envies.
Cette nouvelle fait partie d’un ensemble plus large de satires, mais ici, dans ce manifeste elle a, je trouve une place réservée. C’est donc ainsi que je débute mon enquête sur les humains que nous sommes devenus, et ceux que nous pourrions devenir.
Cette courte histoire est une lettre écrite, un témoignage du futur aux Hommes d’aujourd’hui.
Un cri des profondeurs du temps, un appel au secours.
C’est une projection de ce que l’on pourrait devenir et la possibilité de choisir autre chose.
Cette courte histoire, cette dernière lettre, c’est mon futur qui me l’écrit, c’est votre futur, notre futur à tous.
La cacahuète
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Il y avait quelque chose d’inhumain dans l’atmosphère, quelque chose de différent, d’inhabituel. L’air lourd, épais semblait comme étouffant. Le ciel comme éteint ne laissait paraître aucunes étoiles, la lune disparue plongeait la terre dans une obscurité profonde. La nuit était alors comme privée de lumière, de toute forme de vitalité, de toute forme absolue de vie.
Il n’y avait plus rien, plus que les souvenirs de ce qui un jour faisait le monde, seulement la mémoire de ceux qui, un jour avaient existé, avait foulé ces terres plongées dans le noir, total. Il n’y avait plus rien que la peur, la solitude et le désespoir.
Et c’est là, à cet instant, à ce moment que nous sûmes, nous comprîmes ce que la vie était devenue. Ce que le monde à présent serait ; rien d’autre qu’une boîte, vide, sombre et froide. Morte.
*
C’est ici que les félicitations s’imposent ; je suppose.
Alors bravo ! Bravo à nous, la fierté de l’Histoire de l’HISTOIRE. L’espèce évoluée, les chefs, les rois de notre propre royaume, cette espèce puissante, créative, malade et corrompue, nous. Nous l’avons fait. Nous avons finalement mis fin au monde.
*
Personne ne savait quoi attendre après cela. Le soleil allait-il se lever ? L’air finirait-il par redevenir respirable ? Comprenez que ce n’était pas la fin du monde que nous avions tous attendu ; pas de big bang, pas d’explosion, pas de feu, de sang, de guerre. Rien, mis à part ce noir, cette noirceur partout, cette obscurité, froide et sans vie.
*
Rien que du vide et cette vive sensation qu’il n’y avait plus de futur.
*
Mais pas que nous allions tous mourir, non, juste que le temps avait disparu. Nous n’avions plus cette sensation du temps qui passe. Les minutes, les heures, elles défilaient, ou pas, personne ne le savait. Personne ne savait combien de temps s’était écoulé de leur misérable vie. Personne.
Mais on ressentait tous la même chose, on ne pouvait savoir de quoi serait faites les minutes à venir, car rien n’était supposer arriver. On vivait à présent comme dans un film sans réalisateur, assis dans un bus sans chauffeur. On prenait le temps qui n’était plus à nous. On vivait à crédit. Et ce n’était que le début.
Alors qu’avons-nous fait ?
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Nous avons fait ce que nous avions toujours fait, on ne change jamais je suppose.
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On n’a menti, on a caché la vérité, on s’est menti à nous même, à nos enfants, on a corrompu la réalité, pour la rende meilleure, on a maquillé ce visage malade et laid du monde que nous avions créé.
Mais nous étions fiers, oh oui nous étions fiers. Nous avions survécu ! NOUS avions survécu à la fin du monde. Nous marchions maintenant sur les cendres de ce qu’un jour nous appelions notre chez nous. Mais nous n’en avions que faire. Nous avions survécu. Le temps était venu, notre temps, ce temps où nous serions les rois.
Les plus grandes, les plus fortes, les plus puissantes créatures sur cette planète. Les dernières créatures encore debout.
Ça vous semble fou ? Quelle fin du monde est-ce là ? Pas de sang, de guerre ? Nous humains les derniers survivants ? Mais les survivants de quoi ? Comment toute autre forme de vie sur terre avait-elle disparu ?
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Vous, n’avez-vous donc aucune foi en nous ? Si peu de confiance en nous ? Comment osez-vous poser la question ? Comment osez-vous douter de notre pouvoir. Comment toutes les autres espèces avaient-elles disparu ?
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Nous les avons tuées, toutes, nous l’avons fait !
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Cela vous laisse sans voix ? Oui, nous serviles humains que nous sommes, l’une après l’autre, une à une, nous avons détruit le monde, brulé chaque arbre, asséché chaque rivière, mer, océan, empoisonné tous les sols, consumé, vidé, corrompu toutes les ressources ; et chaque être vivant mourait, chacun l’un après l’autre, affamé, malade, assoiffé.
Ceux qui prenaient trop de temps à mourir, nous les avons aidés. Et enfin, enfin après de longs mois, acharnés à conquérir les derniers morceaux de terre nous étions les derniers ! Voilà comment tous sont morts. C’était une question de survie. Nous devions garder la terre pour nous, notre espèce. Et là, nous l’avions, cette terre, du moins ce qu’il en restait. Mais nous étions là ! Alors prosternez vous devant vos rois.
*
A qui suis-je en train de parler ?
A vous ! Suis-je fou ? bien sûr ! Tout seul ? Aussi ! Mais seul ? Jamais ! Nous sommes légion dans ma tête ! Et vous, vous l’avez trouvé, le dernier témoignage, la dernière trace écrite qui vous raconte comment le monde s’est arrêté.
*
Parce que vous vous doutez bien que nous ne nous sommes pas arrêtés là. Vous pouvez deviner que lorsque nous avons réalisé qu’il n’y avait plus que nous, que toutes les ressources étaient épuisées, que plus rien ne restait, bien nous l’avons eu notre guerre ! Nous nous étions entrainés si longtemps, tant d’années qu’à présent nous étions devenus expert en meurtres ! Nous étions si doués, si doués à nous entretuer.
Mais nous n’avions pas le choix, car vous savez, quand une cacahuète se trouve être le seul repas de votre semaine, vous vous battez pour elle. Vous vous battez quand bien même vous savez que bientôt il n’y aura même plus de cacahuète. Mais vous vous battez pour celle-ci, vous ne voulez pas voir votre fin venir, alors vous vous battez.
*
Il n’y avait plus de familles, d’amis, sauf si vous étiez prêt à partager ; l’auriez vous été ? Je ne l’étais pas. Alors me voilà ; le seul, le dernier survivant des derniers survivants. Avec personne d’autre que mes voix à qui parler. Alors ce témoignage est pour vous.
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Toi qui est en train de lire. Il est pour toi.
Toi, celui que j’étais, le moi du passé.
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Il était si facile pour toi de changer, il aurait été si facile de changer. Pourquoi tu ne l’as-tu pas fais ? Tu étais si égoïste, à choisir de protéger ton mode de vie confortable et meurtrier. Pourquoi as-tu choisi de continuer en sachant que cela te couterait la vie ? Tu le savais.
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Toi, être stupide, fainéant, égoïste et immature.
Moi être stupide, fainéant, égoïste et immature…
Ouvre les yeux et admets le, tu dois faire quelque chose, tu dois changer et sauver ce monde en train de mourir et tu le sais.
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ARRETE DE MENTIR, D’ARGUMENTER, D’IGNORER. Le passé est le passé, et ce que nous avons fait dans le passé nous a amenés où nous sommes aujourd’hui.
Notre style de vie nous a amenés où nous sommes, notre progrès nous a amenés où nous sommes, notre fierté, notre avidité, notre soif de pouvoir et de puissance nous ont amenés ici. Et tu t’obstines à croire que c’est juste ?
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C’est parce que nous avons toujours fait comme ça que c’est forcément juste ? MAIS NOUS EN SOMMES LA… et on meurt.
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Mais continue, vas-y, continue. Continue parce que nous avons toujours fait comme ça. Vas-y continue et bientôt tu n’auras plus à te demander si tu dois changer, si nous avions raison ou tort, si tu dois faire des efforts ou non, car bientôt tu n’auras plus qu’un soucis en tête, manger cette dernière cacahuète ou la garder jusqu'à la fin, jusqu’à ce que ton corps n’ai même plus la force de la soulever jusqu’à ta bouche.
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Et moi je te pose cette dernière question avant de mourir avec ma cacahuète dans la main, en m’accrochant à cet espoir fou que tu feras quelque chose, que tu viendras me sauver, peut-être.
Je rêve et j’hallucine parfois et je me dis que tout cela n’est qu’un rêve et que tu peux encore faire quelque chose ; alors je te le demande.
Comment veux-tu mourir ?
I Le principe de finitude, face à notre mort ?
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« Personne au fond, ne croit à sa propre mort ou, ce qui revient au même dans l’inconscient, chacun de nous est persuadé de son immortalité »
Freud, Essais de psychanalyse, Paris. Payot, 1981.
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Qu’est ce que le principe de finitude ; de la psychologie à la philosophie, de la religion à la science, les Hommes on essayé de comprendre, interpréter et analyser la fin, leur fin.
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‘’Car toute chose possède une limite’’
La finitude qualifie dans le langage courant ce qui est fini, le caractère de toute chose qui possède une limite. Que ce principe révèle-t-il sur nous, le tout étant de définir cette limite.
La première limite qui vient à l’esprit est celle de la mort en ce qui concerne notre sort humain.
Nôtre existence n’est-elle pas délimitée par notre naissance et notre mort ? Ainsi, pour l’Homme, mortel, sa propre mort serait la fin de son être, en cessant d’exister nous illustrons donc notre finitude. Bien que la finitude elle-même ne soit définie que par le fait qu’une chose ait une fin et non pas par la fin elle-même.
En suivant ce cheminement on pourrait avancer que, sans l’existence, la finitude n’existerait pas. Ainsi, la fin à besoin de l’existence pour ‘’exister’’ et l’existence, elle, est soumise à la fin. Mais quelle fin.
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‘’La fin est-elle une fin ou une part intégrante d’un plus grand processus ?’’
Ainsi, comme l’expose Heidegger, par ; sum moribundus, je suis mourant ; une idée qui s’oppose à Descartes, cogito sum, je pense donc je suis : l’Homme n’est que parce qu’il à une fin, ainsi ce n’est pas sa mortalité qui le fait disparaître mais bien elle qui le rend vivant.
Dans son travail Sein und Zeit, Heidegger introduit l’idée du Dasein, l’être-là, l’Homme vivant dans la constante possibilité de sa propre mort, inéluctable et imprévue.
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Ce ne serait donc pas une fin en soi de mourir mais bien le sacre de l’existence ?
Bien que, selon Jean-Paul Sartre, la vie n’est pas définie par la mort puisqu’elle en est victime.
« La mort n’est jamais ce qui donne son sens à la vie, c’est au contraire ce qui lui ôte par principe toute signification »â€¯
Sartre, l’être et le néant, Paris, Gaillmard, 1943.
Ainsi, pour Sartre, l’Homme, dans son existence n’est donc pas défini par sa mortalité, il y est soumis.
Si l’Homme face à sa propre fin n’est plus inscrit dans son être, que révèle cette fin sur lui, car en effet d’après Sartre la mort est un scandale, une absurdité.
Quel est donc le sens d’une vie qui doit prendre fin ? Une fin non voulue, imposée et toujours imprévue.
‘’victime de notre nature humaine’’
Sartre expose donc que le principe même de l’existence, ce qui définit l’être c’est le choix vivant dans la temporalité. L’Homme par le fait même de vivre, choisit.
L’Homme naît, acte extérieur à son existence. Un événement qu’il n’a pas choisi. De cette naissance il obtient la possibilité de choix infinis que lui confère son être, mais il reste soumis à la temporalité des choses.
Comme l’expose Sartre, « même un immortel ne pourrait invalider un choix soumis à la temporalité. »
Ainsi, la fin de l’Homme ne le définit pas dans son existence, mais elle le libère de la temporalité.
L’Homme naît d’un choix qu’il n’a pas fait et meurt sans en faire le choix. Une existence consciente de choix formée par le temps qui passe, où chacun de ses choix s’inscrit dans son passé et façonnent son futur. Futur qui lui, est incertain, inexistant dans la vision linéaire du temps. La mort est là, mais elle ne fait pas partie de la vie, puisque l’être à sa mort cesse d’être. L’Homme vit donc avec pour horizon une mort certaine mais absente, qui n’est que parce qu’elle est chez les autres. Chacun vit alors la mort par procuration dans l’attente de sa propre fin à laquelle personne ne peut assister.
Pour Sartre ce n’est donc pas la finitude qui fait l’être, mais bien celle qui le défait.
Donc selon Sartre, l’Homme qui n’a pas choisi de naître n’est maître de sa vie que lorsqu’il s’emploie à faire valoir son droit au choix ; ce choix qui le rend vivant jusqu’à sa mort.
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A contrario, pour Heidegger, l’Homme de par sa naissance « imposée » n’est que l’hériter d’un monde ;
« Il (l’Homme) se trouve nécessairement dans la position d’un ‘héritier’ qui trouve en entrant dans le monde des possibilités déjà pré-tracées qu’il n’a pas lui-même projetées, mais qu’il doit assumer soit en les faisant siennes soit au contraire en les refusant »
Heidegger, être et temps, Paris, Gallimard, 1945.
Alors, pour Heidegger, l’Homme n’ayant pas choisi sa naissance, tout comme il ne choisit pas sa mort, ne peut par conséquent être défini par cette existence ou non existence de choix. Il ne peut qu’en assumer son statut d’être ; dont la finitude délimite la silhouette de son existence.
Encore une fois, Pour Sartre c’est bien ce choix qui face à une vie imposée et une mort certaine donne un sens à une existence en suspens entre les deux points invisibles et extérieurs à l’être que sont sa naissance et sa mort.
Mais quand la fin s’étend à la vie sur terre, au monde que l’Homme connait, aux sociétés qu’il à crée ; que devient cet Homme ?
« L’Homme est-il l’être en suspens, perdu entre deux points invisibles. Condamné à se débattre pour au final perdre, rattrapé par une mort certaine et invisible.
Ou bien est-il cet héritier jeune, aveugle et inconscient, d’un navire à la dérive, où chacun prend et perd le contrôle, tour à tour. »
Où en sommes-nous dans l’échelle du temps… En effet, aujourd’hui une chose est certaine, nous sommes bel et bien dans l’ère où l’Homme est devenu une force géologique. Il est totalement incontestable de dire que nos sociétés ont un impact directe sur la planète ;
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« L'utilisation de l'énergie par notre espèce a été multipliée par 40 et la production économique par 50. La surface terrestre utilisée par les humains est passée de 10 % à près de 30 %.(…) La population mondiale est passée de 3 à 6 milliards en moins de 50 ans, alors que l'activité économique s'est multipliée par 15. Le nombre de véhicules automobiles est passé de 40 millions, à la fin de la guerre, à 700 millions, en 1996, et il continue de grimper. La moitié des humains se concentre désormais dans les villes, où ils intensifient leur consommation ; Ils (les Hommes) ont harnaché en même temps la plupart des grands cours d'eau, provoquant une réduction de leur capital biologique, modifiant les climats locaux et le niveau des précipitations. Cette époque se caractérise aussi par une montée soudaine de 58 ppm de la concentration de CO2 dans l'atmosphère, ce qui a acidifié les océans et favorisé l'agrandissement du trou dans la couche d'ozone, protectrice du vivant. »
L'Anthropocène: perspectives conceptuelles et historiques, Signée par Paul Crutzen, Will Steffen, Jacques Grinevald et John McNeil
Les différentes phases de vie de la terre sont divisées en éons, en ères et périodes (ou systèmes) ces différentes phases marquent l’évolution géologique de la planète. Apparitions ou disparitions d’espèces, mutation des écosystèmes, changement physique de la croute terrestre, formation des continents, éruptions volcanique, changement climatiques… ces phases se réfèrent donc plus à des faits géologiques qu’à une séquence temps.
Il est ici important de noter pour la compréhension du sujet que chacune de ces ères sont marquées par cinq événements tout aussi importants ; celles que l’on appel les big five, les cinq grandes extinctions.
Dans l'ordre chronologique :
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fin de l'Ordovicien (-445 Ma) ;
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fin du Dévonien (-360 Ma) ;
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fin du Permien (-250 Ma) ;
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fin du Trias (-200 Ma) ;
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fin du Crétacé (-66 Ma) : Extinction des dinosaures non aviens.
David M. Raup & J. John, Jr. Sepkoski, « Mass extinctions in the marine fossil record », Science, vol. 215, no 4539, 19 mars 1982.
Que vient donc faire la finitude ici ?
Face à une extinction, ceux qui restent voient disparaître les espèces, les unes après les autres, ils voient leur habitat se transformer, muter vers quelque chose de nouveau, parfois pour le mieux, mais il arrive que cet habitat devienne hostile, dangereux et potentiellement mortel.
Dans l’optique d’une extinction, un très grand nombre d’espèces est appeler à disparaître, c’est donc les proies tout autant que les prédateurs qui sont appelés à s’éteindre.
Aujourd’hui les chiffres sont indéniables, l’humanité est dans la sixième extinction, le taux d’espèce disparues est colossal ;
Ainsi lors d’un communiqué de presse, l’IPBES déclare que (extrait);
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1 million d'espèces animales et végétales sont aujourd'hui menacées d'extinction
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Plus de 40 % des espèces d’amphibiens, près de 33 % des récifs coralliens et plus d'un tiers de tous les mammifères marins sont menacés.
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Une estimation provisoire de 10 % d’espèces menacées pour les espèces d’insectes.
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Plus de 9 % de toutes les races domestiquées de mammifères utilisées pour l’alimentation et l’agriculture avaient disparu en 2016, et 1 000 races de plus sont menacées.
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Au moins 680 : espèces de vertébrés qui ont disparu à cause de l’action de l’homme depuis le 14ème siècle
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47 % des mammifères terrestres non volants et 23 % des oiseaux menacés ont probablement vu leur répartition affectée par l’impact du changement climatique
(et la liste est longue…)
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La finitude ?
L’humanité se trouve face à une crise majeur de son temps, l’épuisement de ses ressources, la mort de son environnement, la disparition express de son habitat, montée des eaux, hausse des températures, sécheresses, inondations, pénuries alimentaires… notre ère est à l’agonie, son temps touche à sa fin.
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Mais, une chose diffère, une donnée importante dans l’équation ; ici ce n’est plus une question de soumission à un destin mortel implacable.
Oui les extinctions font parties du cycle naturel terrestre et oui l’évolution fait partie de la vie.
Depuis sa formation, la terre n’a cessé de se transformer, d’évoluer, de changer, entre deux ères glacières des espèces ont vu le jour, d’autres ont disparu, une météorite, un volcan, un changement climatique majeur… nombreuses sont les causes d’une extinction de masse.
Mais aujourd’hui l’Homme fait partie de ces causes.
Ce ne sont pas nos sociétés modernes qui à proprement parlé ont déclenché la sixième extinction, mais elle l’entretienne, l’accélère et mènent tout droit notre ère vers sa fin.
Plus que le principe de finitude, c’est bien notre comportement face à lui qu’il est urgent de questionner. L’Homme n’est plus le spectateur, il est à présent un acteur majeur sur la scène de sa propre fin et il ne fait rien, il constate.
Nous ne sommes plus ici les héritiers forcés d’un destin hors de contrôle, nous ne sommes plus ici les poupées coincées entre deux points invisibles qui pourtant délimitent notre existence, la naissance et la mort.
Non seulement nous agissons comme si la terre nous appartenait, nous nous cachons derrière les erreurs de nos pères et nous attendons presque désespérément une enfant sauveur, un héros, un autre que nous pour sauver le monde dans un avenir déjà compromis que l'on a abandonné.
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Nous nous accrochons jusqu’à l’épuisement aux vestiges d’un passé ; aveugle aux changements, nous refusons l’évolution.
NOUS NE SOMMES PLUS DES HERITIERS. NOUS SOMMES DES RENEGATS. CHACUN AGISSANT POUR SON PROPRE COMPTE PRETEXTANT LE BIEN COMMUN.
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Que nous révèle notre comportement sur notre état d’esprit ?
Car en effet l’Homme redoute sa fin, il cherche à la comprendre, l’étudier, la repousser au plus loin ; alors qu’en parallèle il la provoque.
Finalement, notre attitude face aux changements climatiques, à la perte de nos écosystèmes, au déclin de la biodiversité et à l’exposition certaine d’un avenir potentiellement mortel pour l’Homme n’est-elle pas une forme de suicide ?
II JUGE, BOURREAU OU VICTIME ?
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En ce temps-là les cieux passeront avec fracas et les éléments, embrasés seront dissous et la terre, avec les œuvres qui sont en elle, sera entièrement brûlée, la détresse sera plus terrible que toutes celles que l’on a connues depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant…
2ème Epître de Pierre ch.3 v.10 / Paroles de Jésus dans l’Evangile de Matthieu ch.24 v.21
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La fin du monde, la fin d’un monde, je jugement dernier, le procès et les fautes lavées. L’apocalypse, les révélations, c’est ce que signifie ce mot dans sa langue d’origine, le grec.
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A la fin du monde, nous saurons, tout nous sera dit, les vérités raisonneront dans les cieux et les questions trouveront leurs réponses.
La vie que l’on aura perdue prendra alors un sens, l’heure viendra d’un nouveau monde, les Hommes auront leur deuxième chance.
Attendez la fin du monde, attendez votre salut, les justes seront sauvés. Telle est la promesse que l’on nous fait. La fin du monde arrive et nous seront jugés.
Les survivants étant le nouvel espoir de l’humanité. Avec l’émergence de plus en plus de films post-apocalyptiques, de séries, livres…il est peut-être bon de comprendre d’où nous vient cette passion obsessionnelle pour la fin du monde ?
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Les premières traces remontent à peu prêt à 2000-1500 av JC. Avec ‘’l’épopée de Gilgamesh’’ (écrit mésopotamien) l’une des plus vielles traces d’écriture de l’humanité, elle retrace la vie de Gilgamesh qui cherchant à atteindre l’immortalité rencontre Uta-Napishtim, l’immortel. Uta-Napishtim ayant quand à lui reçu une révélation sur la fin du monde…le déluge.
Apparaît alors pour la première fois, le récit de celui ce qui sera plus tard connu sous le nom Noé. On retrouve donc ici les premières allusions à un déluge créé par un Dieu fatigué des hommes dont seul une poignée pourra survivre.
Le récit de Gilgamesh donnait ici les prémisses de ce que seront plus tard les écrits religieux alertant les hommes de leur mortalité et leur fragilité face aux colères des Dieux qui les ont créés.
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La fin du monde est ici religieuse, sacrée et punitive.
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L’Homme pêcheur lavé de ses méfaits, par sa mort ou sa survie sera le sauveur ou le martyr de l’humanité.
L’épopée de Gilgamesh creuse les fondations de la littérature biblique, mais aussi, grec.
La trahison, le meurtre, le jugement. Les tragédies grecques relatent des faits sombres et secrets de la société ; les spectateurs observent omniscients les protagonistes coupables, ils sont alors les juges, les Dieux bourreaux et moralisateurs qu’ils craignent tant.
Le citoyen se ‘’purge’’ ainsi de ses pensées taboues.
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l’art devient un catalyseur des pensées refoulées, taboues, interdites… le spectateur se projette sur le sort des personnages vivant ainsi par procuration ce qui lui est défendu.
Que cet interdit soit légal, éthique ou religieux, importe peu ; car la source de cet interdit réside dans le fait que l’Homme se pose des limites.
Excessives ou pas, justifiées ou non, ceci est entièrement subjectif et contextuel, car ce qui se tient pour vrai dans un endroit du monde à une époque donnée pourra s’avérer passer pour faux ou pour une hérésie dans un autre endroit, époque ou contexte…
Nos règles, nos lois, nos limites nous permettent de nous ‘’adapter’’ à la société dans laquelle on vit, elles viennent renforcer les fondations de ces dites sociétés. Mais ces lois ne sont pas les racines de l’arbre que pourrait être notre civilisation, racines qui nourriraient les branches et chaque feuille que nous sommes, non ces lois sont les chaines qui nous lient à ces sociétés, ces états, ces gouvernements…
Quoi que l’on pense de ces limites, que l’on soit pour ou bien contre elle, accordons nous sur un point, elles existent et elles nous brident.
Alors l’art entre en scène, il purge les pensées, les émotions et les sentiments refoulés.
Il y a toujours ici la notion de jugement et de sentence ; de moral et de crainte. Nos actions sont observées et jugées.
L’Homme vit au cœur du jugement, toujours épié ;
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Par une puissance supérieure,
Par une autorité légale, financière, éthique…
Par les siens et par lui-même.
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Ainsi, chacun s’observe, se compare, se projette, se juge et se jauge et finit par se limiter au sein de barbelés qu’il a lui-même posés, qu’il ne saurait retirer ; barbelés qu’il ne veut pas retirer après tout car, qu’en penseraient les autres…
Et toujours revient cette phrase ; ‘’qu’en penseraient les autres ?’’
Le monde se modernise, mais l’Homme craint toujours la colère divine, cependant il assume de plus en plus ses actions bonnes ou mauvaises. Il sera jugé de toute façon, autant en profiter. Avec la modernisation le genre littéraire évolue aussi. La science fiction donne naissance au style apocalyptique et post-apocalyptique. Avec des livres tels que ‘’Le dernier Homme’’ de Jean-Baptiste Cousin de Grainville (1805) où un homme seul évolue dans un monde post-apocalyptique, l’humanité punie se meurt sur une terre déserte et stérile qui ne pourra plus donner naissance qu’a des substrats d’humains ne pouvant plus se reproduire, seuls deux derniers Hommes en on la capacité et tiennent à eux seul entre leurs mains l’avenir de cette humanité déchue.
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C’est en 1839 qu’Edgar Allan Poe publie ‘’The conversation of Eiros et Charmion’’ où nos deux protagonistes discutent après la mort de ce qui s’est passé. Poe fait ici la transition d’une Apocalypse Divine à une fin de monde extérieure à l’Homme et ses méfaits.
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Apparaît alors le genre post-apocalyptique où l’Homme ne serait peut-être pas puni pour ses pêchés mais la victime d’un affront, d’un envahisseur, d’une attaque extérieure, du fruit du hasard.
Même si la notion de punition est toujours bien présente il n’est plus vraiment question d’une colère des Dieux. Naît alors le sens de rétrospective sur le passé de l’Homme envahisseur où tout comme lui-même a colonisé et assujetti ses semblables, un ennemi plus puissant, plus meurtrier vient l’anéantir.
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‘’La Guerre des Mondes’’ H.G Wells (1898)
La fin du monde, le déluge, la météorite ou le jugement dernier et ce qui s’en suit ; l’équilibre subtil de ce que l’homme a perdu, d’une civilisation éteinte et le chao naissant d’une période obscure à venir.
Le post-apocalypse c’est l’ignorance, le retour aux temps anciens où l’Homme découvrait le monde et cherchait sa place en son sein. C’est le retour aux sources.
C’est le regard en arrière et le jugement personnel, la rétrospective et la conclusion de l’œuvre de l’humanité.
III Prédiction, charlatan et new-age…
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La prédiction est un exercice très compliqué, spécialement quand elle concerne le futur.
Niels Bohr
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En parallèle des mouvements littéraires de la religion à la science fiction, les ‘’sciences new-age’’ ont tracé leur chemin ; En effet, bien longtemps avant notre ère, les Maya parlaient déjà de fin du monde…
C’est du moins ce que nous avons interprété.
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Car tout n’est qu’une question d’interprétation ; mais comment une société moderne, occidentale peut-elle prétendre saisir les significations subtiles des prédictions d’une civilisation éteinte depuis presque 500 ans ?
Là où les Mayas trouvaient des significations dans leurs prédictions, nous avons tiré des conclusions occidentales.
Conclusions qui ne faisaient que nourrir la bête affamée qu’est notre fascination pour la fin du monde. De ces interprétations sont nées nombres de théories sur de probables dates d’apocalypse.
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Et ces mouvements ne s’arrêtent pas là, après les Mayas, les révélations de Nostradamus sont à leur tour détournées et interprétées à l’avantage de la bête. Les Gurus New-age viennent les uns après les autres cueillir les fruits des écris personnels d’un Homme disparu bien avant nos jours. Même si il est ici question d’une période moins éloignée que la civilisation perdue des Mayas.
Il est encore difficile d’interpréter les écrits d’un homme d’un autre temps, lorsque l’on voit qu’il est déjà difficile de se comprendre d’une génération à l’autre.
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Toujours plus de théories cataclysmiques naissent et plus il y a d’interprétations, plus l’homme se perd ; toujours avec la même obstination à trouver les signes avant-coureurs d’une fin du monde à venir.
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Mais que fait-il pour l’éviter ?
IV Héro, vilain ou anti-héro ?
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‘’Si vous ne vous battez pas pour quelque chose, vous vous laisserez entraînez dans n’importe quoi’’
Peter Marchall 1947
Se battre pour quoi, pour qui, se soulever contre quel ennemi et qui protéger ?
Avec l’apocalypse vient le mythe du héros et tout héros a besoin d’un vilain, comme toute bonne fin du monde à besoin d’un héro qui sauve l’humanité.
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Mais quand l’Homme est à la fois le héros et le vilain c’est notre histoire qui s’écrit…
Aujourd’hui grandi le culte du héros, du super-héros ; des Hommes aux pouvoirs extraordinaires qui nous protègent nous autres êtres fragiles et démunis face à notre condition de mortels.
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Les Hommes craignent les Dieux, alors les Hommes deviennent des Dieux.
Avec la modernisation, les avancées en matière de technologie et les progrès en médecine, les Hommes deviennent ‘’puissants’’ ils ‘’contrôlent’’ la vie et défient la mort. L’Homme se prend pour un Dieu et rejette ceux qu’il à toujours craints.
Mais cet Homme puissant défit les éléments, il exploite encore et toujours plus les ressources de sa planète, il prend, consomme, vend, il engloutit et pille, il dépossède les plus faible et réduit à l’esclavage toute espèce utile à l’accomplissement de son destin divin. L’Homme dépasse les limites et en paie le prix. La Terre se rebelle et l’humanité perd la bataille.
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Que se soit dans ‘’Zoo’’ de James Patterson et Michael Ledwidge (2012) ou dans ‘’Annihilation’’ de Jeff VanderMeer (2014), dans ‘’Phénomènes’’ de M.Night Shyamalan (2008) et la liste continue encore et encore, livres et filmes traitent du même sujet…
Que se passerait-il si la nature se retournait contre nous ?
Si nos inventions, nos progrès, notre science se retournaient contre nous ?
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Tout comme nous avons détruit nos Dieux, l’apocalypse terrestre détruit son tyran, la nature nous détruit et là, le héros intervient et avec lui nait l’anti-héros, cet Homme ordinaire, parfois détestable, antithèse du soldat, guerrier, combattant entrainé qui serait ici, en un sens, responsable de la fin du monde ; sa puissance, sa force, sa supériorité nous auras couté très cher…
Alors l’anti-héros entre en scène ; il est ‘monsieur tout le monde’ mène une vie ordinaire et lui, cet humain des plus normal possède le pouvoir de sauver l’humanité.
Mais tout héros a besoin de son vilain.
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Ce vilain c’est l’autre, son semblable, l’Homme ; le voisin, le cousin, le frère ou la sœur, n’importe qui, mais celui qui tient l’arme.
Le vilain c’est le gène autodestructeur de l’humanité. Toujours dans un scénario de fin du monde, toujours, il y a ce groupe d’humains, ce petit groupe de vilains qui par la force, la menace et le meurtre prennent le pouvoir d’un monde en perdition. Qui sont ces vilains ? Qu’elle est leur vraie signification ?
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Ne seraient-ils pas des Dopplegangers ?
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Cette dualité s’exprime alors ainsi ; choisir d’être cet Homme ordinaire qui cherche à reconstruire un monde disparu, un Homme plein de bonne volontés, de ‘’bonnes intentions’’ qui cherche à tout prix à ressusciter le géant qui vient de s’écrouler. Ou au contraire, rejeter cette société défaillante, ce monde à la dérive et écouter son Doppleganger, l’autre, l’opposé.
Le Doppleganger apparaît quand une partie de nous se sent rejetée, il est vu comme une autre face de nous-même, on le connait aussi sous le nom de ‘’alter ego’’ autrement dit : autre nous.
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Dans la culture populaire, le Doppleganger est la face maléfique de nous-mêmes, notre part sombre, ainsi dans beaucoup de contes et légendes le Doppleganger ne cherche qu’une chose, se débarrasser du model original, nous, pour reprendre le contrôle d’une vie plus à son image.
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Il est ici aisé de faire le parallèle avec ces vilains, ces autres nous, ces Doppleganger de la société. Eux ne cherchant pas à la reconstruire mais bien au contraire, tirant un profit de son effondrement, sont forcement le mal.
Ainsi, tout ce qui s’oppose à la normalité, à la majorité, à la seule et unique vérité en place sont les vilains de l’histoire. Toujours perçus comme les outsiders.
Est-ce un mal en soi ?
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Nous grandissons donc avec cette idée en tête que ceux qui s’opposent sont forcement les méchants de l’Histoire. Ainsi, dans les récits d’apocalypse, ces autres nous sont dépeints avec les pires traits que l‘on puisse attribuer à un Homme, d’après les critères de la société en place. Meurtriers, avides, cannibales, sans pitié…
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Les Hommes en temps de guerre ne sont-ils pas tous des meurtriers ?
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N’a-t-on jamais entendu de récits d’Hommes devenus cannibales pour ne pas mourir affamés ?
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Le cannibalisme n’est-il pas courant dans certaines sociétés ? Et entre nous, entre manger un Homme pour survivre ou tuer une vache pour manger un steak, où est la différence ? quelle pratique est plus acceptable que l’autre ? ici encore la réponse est subjective et contextuelle.
On voit toujours le monde, l’histoire avec le prisme de NOTRE réalité et non pas celle des autres
Mais si demain le monde s’effondrait, où vous placeriez vous ? Parce qu’au final, en cas de fin du monde soit on se bat pour les royaumes effondrés soit on se bat contre eux.
l’image de l’opposition est alors entretenue, pour nous maintenir dans notre douce ignorance, l’Homme a toujours besoin de cette petite voix, cette conscience qui lui rappelle dans les pires instants de sa vie qu’il n’est jamais parfait, qu’il a en lui ce besoin de mort, de destruction. Tu es soit avec nous, soit contre nous, le bien ou le mal….
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Laisse toi guider humain, ne suis pas ton instinct, ne t’oppose pas. Obéis, c’est mieux pour tout le monde.
Ainsi, la question sur notre anti-héros revient, pourquoi ? Pourquoi, lui face aux vilains de son monde ?
Peut-être dans sa vie, banale, normale, n’a-t-il jamais pris part au mal qu’on causé ses semblables, n’a-t-il jamais détruit la terre, a-t-il simplement vécu sa vie, ordinaire.
En d’autres mots ; il a fait ce que le monde attendait de lui.
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Alors, lui seul, cet Homme simple, mortel, humain peut donc racheter les pêchers d’une civilisation corrompue.
C’est donc en reprenant notre place d’Hommes simples et mortels, d’Homme bien sagement obéissant que l’on se rachète une conscience.
Là où les récits bibliques nous mettaient en garde contre des Dieux puissant et intraitables, là où les tragédies grecques illustraient les plus noirs desseins de nos sociétés, quand les Hommes ont voulu devenir des Dieux, les œuvres modernes nous montrent la voie et nous offrent une porte de sortie, un espoir de survie, nous racheter et sauver ce qui reste de l’humanité. Mais l’apocalypse reste inévitable.
On ne cherche donc plus à éviter la fin du monde, mais à lui survivre, ainsi, là encore, nous restons dans l’attente. On se déresponsabilise, on reste passif face à notre destin, pauvres passagers d’un train dont le chauffeur aveugle nous aurait lancés à pleine vitesse droit vers un mur. Et bien obéissant, on transfert ainsi les pleins pouvoirs aux autorités supérieures.
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Au moins, si le monde s’écroule, ça ne sera pas de notre faute !
V Egoïste, égocentré, ethnocentré.
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La croyance en une origine surnaturelle du mal n’est pas nécessaire. Les Hommes sont à eux seuls capables des pires atrocités.
Joseph Conrad
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L’Homme ou l’humanité ?
Quand l’Homme avec un grand H, devient un homme, une femme, un enfant, quand l’Humanité dans son unité s’efface et laisse place à l’ère de l’homme avec son petit h, ses petits soucis, ses petits profits et sa petite ambition.
Que devient alors l’homme petit et seul, unique et solitaire agissant pour lui et lui seul ? Homme ordinaire, simple, que devient il quand nul autre inconnue n’est ajoutée dans l’équation de sa petite vie, petite, si petite, du haut des 80 années sur une terre de 65 millions d’années ?
Les Hommes ont longtemps évolués telle une espèce soudée pour sa survie, ils ont évolué en troupeaux, en tribus, parfois dispersés par les traditions, les territoires et les questions de pouvoirs, mais ils ont toujours eu cet acharnement coriace d’appartenir à un groupe, une identité, une société, un pays…
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Aujourd’hui il n’est plus question d’évoluer ensemble, mais chacun pour soi, le capitalisme a forgé les fondations d’une société aveugle, où seule l’ambition personnelle compte, autrement dit, une société individualiste.
C’est toujours dans sa quête du profit, du pouvoir et de l’évolution que l’homme avance, mais il avance aujourd’hui pour lui. Tous les sacrifices sont permis pour atteindre ses objectifs funestes et ce quelque en soit le prix. Et l’homme paie, et il paie cher.
Aujourd’hui, cette fascination pour la fin du monde prend un autre visage, quel visage ? La peur, la culpabilité, le regret ?
Dans son égoïsme personnel, l’Homme se perd, il pense et agit pour lui, il ne réfléchit pas aux conséquences de chacun de ses actes, de ses choix, il agit.
Mais l’autre élément à prendre en compte, est que l’Homme d’aujourd’hui évolue dans une société capitaliste, consumériste.
De bien long mots pour illustrer une chose, le profit.
Certes l’humanité a toujours été guidée par des êtres avides de pouvoir et de puissance, les guerres, la colonisation, l’esclavage en sont les preuves, cicatrices empreintes au fer rouge dans la peau de notre Histoire.
Mais à présent ce sont les Lobby, les Corporations, les Multinationales qui remplacent les Rois, les Tyrans et les empereurs du passé.
La puissance et le pouvoir sont alimentés par la dépendance, la dépendance au besoin, idée factice que la société moderne entretient avec ferveur.
C’est donc un homme centré sur lui, ses besoins et son bonheur personnel, aveugle et gentiment ignorant qui ne vit plus, qui n’évolue plus mais simplement consomme et ne pause pas de question.
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Paradoxe intéressant à noter, c’est aussi la naissance d’une prise de conscience collective, où le bonheur tant convoité et l’égoïsme qui en résulte sont confrontés à une masse grandissante d’êtres qui, au détriment d’une vie ‘’paisible’’ sans doutes, ni craintes, à suivre sagement les préceptes de notre société bien pensante, préfère et choisit de dire non.
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Une partie du monde refuse cette société avide et affamée et voici leurs arguments.
VI La fin du monde en vrai
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L’eau est le sang de la planète (…) si l’océan meurt, nous mourrons avec lui.
Capitaine Paul Watson. Sea Shepherd.
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Mais la fin du monde en vrai à quoi peut-elle ressembler ?
Tremblements de terre, forêts disparaissant sous de grands brasiers, tempêtes, tornades et ouragans, nos villes submergées sous des vagues de la hauteur de tours gigantesques ou prendra-t-elle la forme d’épidémies, de famines et de guerres civiles et économiques ; ou peut-être un peu tout cela à la fois.
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Si l’on omet l’invasion extra-terrestre, si l’on omet l’option d’un astéroïde qui heurte la terre lors d’un scénario digne d’Armageddon, si l’on omet l’option de l’un de nos supervolcan de Yellowstone, des Champs Phlégréens (pour ne citer que les plus connus parmi la vingtaine qui se trouvent sur terre) ; si l’on omet ces scénarii qui ne seraient du coup pas de notre fait. Alors on peut se tourner vers notre rôle dans cette apocalypse.
Réchauffement climatique, surproduction, surconsommation, capitalisme, déforestation, épuisement des ressources, contamination des sols, incendies, pollution…. Sous cette pression, toujours plus d’espaces disparaissent.
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Mais sans capitalisme pas de surconsommation, donc pas de surproduction.
Le capitalisme n’est pas un fait du 21eme siècle, il nous faut pour en saisir les rouages, remonter dans les années 1400. On se retrouve ainsi dans une Europe en pleine construction.
Dans une politique d’expansion. L’Homme européen a une idée bien définie de la propriété. Elle est individuelle.
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Plus il possède, plus il est puissant, il abandonne donc l’idée de biens collectifs pour poursuivre sa quête personnelle de richesses et de pouvoir.
Dans l’esprit de cet Homme occidental la notion de puissance est égale à la quantité des biens.
L’Homme d’Europe met de coté, il réserve pour ses générations futures, c’est du moins le discours que tenaient les premiers capitalistes ; car aujourd’hui c’est surtout pour lui qu’il accumule, amasse, il augmente le rendement et fructifie ses terre, il en tire le meilleur profit, car avec les biens et les richesses vient le pouvoir.
Dans une société capitaliste l’argent ouvre toutes les portes, les gens s’achètent et se vendent au même titre que les propriétés, les lois et ceux qui les font, les libertés, l’accès à la nourriture, aux soins médicaux, à la santé, à l’hygiène…
Tout est à vendre, toute décision est à vendre, tout choix a un prix. L’Homme devient un bien que l’on vend, que l’on achète, que l’on paye, que l’on soudoie, que l’on échange.
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Nous ne sommes rien d’autre que des pions sur le grand échiquier des 1%
Esclaves, ouvriers, chair à canon, main d’œuvre… justice corrompue, avantage fiscaux…
L’argent et sont pouvoir rendent invincible et ceux qui en manquent, invisibles.
Alors l’Homme accumule. En somme ; il capitalise.
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Dans sa définition de légitimité à la possession, seul un homme capable de tirer le meilleur profit des ses bien qu’ils soient matériel ou terrestre, fermes, champs, immobiliers…mérite d’être propriétaire.
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Seul l’homme capable de tirer un rendement substantiel et conséquent de ses terres est légitime de les posséder.
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Il doit former un héritage que les générations futures continueront de faire grandir. Ainsi l’Homme du 15eme siècle installe les bases de la société du rendement maximum, de la consommation, l’Homme riche achète et vend.
Il crée des besoins, des demandes et des offres.
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Ainsi il pose les prémisses de la surproduction, de la surconsommation. Ainsi nait la société que l’on connait aujourd’hui.
Ce fœtus encore jeune prend de l’ampleur aux belles heures de l’industrialisation pour atteindre son apogée à l’aube de la mondialisation. Les marchandises peuvent être disponibles et acheminées plus vite, plus loin. La population grandissante en demande toujours plus et les entreprises de plus en plus puissantes offrent, plus, toujours plus. Ces entreprises sont de moins en moins nombreuses elles forment alors des Lobby.
Les lobbys ; leaders du marché international qui se partagent le gâteau.
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Les Hommes consomment, usent, vendent et achètent, ils gaspillent et engloutissent…Ils s’accrochent à l’idée de bien individuel et s’acharnent à travailler et amasser plus, toujours plus, seul celui qui se tue au travail et capitalise est méritant, l’Homme suit la cadence et travaille pour vivre, pour survivre car seul les biens matériel comptent.
On se retrouve donc dans une société bien sagement consommatrice et consciemment ignorante.
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Capitalisme, coupable idéal ?
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Le capitalisme, l’un des protagonistes de notre fin du monde bien orchestrée, alors peut-être est il le coupable idéal?
Peut-être, mais il n’agit pas seul. Pour que cette machine affamée puisse exister il lui faut bien des mains bien vaillantes pour lui donner à manger et ces mains bien vaillantes sont les nôtres.
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Nous, par nos choix de tous les jours, nourrissons l’idéal capitaliste.
Alors oui le capitalisme est un coupable idéal mais il ne l’est pas ; coupable.
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Sans l’Homme désireux de biens matériel, de pouvoir et d’argent il ne pourrait exister, il ne saurait exister.
Le capitalisme est né de notre envie, notre envie de puissance, de grandeur, d’assouvissement et d’annihilation.
Notre vanité.
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L’homme veut conquérir et posséder, et de ce désir est né le besoin d’amasser, de créer, de procréer, plus, un capital toujours plus grand, plus gros, en avoir toujours plus que les autres pour afficher sa puissance. Mais pour créer, il faut des acheteurs, il faut des consommateurs, il faut un public.
Et ce public, c’est nous. Consommateurs aveugles bien heureux.
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C’est ici que l’Homme, pour expliquer et justifier ses actions a enfanté le capitalisme, la raison de ses actions.
Le capitalisme est devenu le point central de notre société, son cœur et ses poumons. Il est le flux vital de notre monde moderne mais il n’est en rien le poison responsable de sa destruction.
Alors qui est-ce ?
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L’Homme est-il trop présent sur la planète ?
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Nous sommes nombreux, très nombreux c’est un fait. Trop nombreux c’est une autre question.
A l’aube des 7 milliards sur la terre et face aux catastrophes à venir l’humanité se pose donc la question.
Sommes nous trop nombreux et ce nombre est-il le responsable de notre perte ?
Certes, il devient de plus en plus dur de répondre aux demandes toujours plus importantes émanant de nos sociétés, certes les ressources disponibles s’amenuisent de jour en jour. Mais est-ce réellement parce que nous sommes trop nombreux ou le problème vient il d’un autre fait ?
Utilisons nous nos ressources de façon raisonnée ?
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Etre très nombreux est une chose, mais partager et employer les ressources disponibles intelligemment en est une autre.
Aujourd’hui l’Homme exploite les ressources terrestres (espaces marin, de terre et d’air) avec tout ce qu’elles peuvent apporter sans se soucier de leur pérennité. Pour nous, la plupart de nos ressources sont inépuisables et/ou renouvelables.
L’Homme s’adonne donc à ses activités sans soucis ni remords.
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On parle ici d’agriculture toujours plus intensive pour répondre à un élevage toujours plus gourmand.
On parle ici de pêche gloutonne et insatiable.
L’Homme épuise les océans, brûle et décime les forêts, il pille et saccage pour pouvoir consommer plus, toujours plus.
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Mais de quelles ressources parlons nous exactement ?
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Quand les océans se vident de leur faune marine, épuisés sous la pêche intensive, on crée des élevages, élevages où des poissons engraissés en captivité seront nourrit avec d’autre poissons venant de ces mêmes océans déjà fatigués, où ces poisson captifs seront nourris avec des mixtures d’ingrédients préparés en laboratoire, des mélanges de farines animales, de compléments alimentaires, d’antibiotiques…
Ces cocktails permettent
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Une croissance plus rapide ;
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Une meilleure résistance aux infections malheureusement bien trop nombreuses dans les élevages.
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Une amélioration de leur métabolisme
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Modification des couleurs des chairs (parce qu’un saumon rose se vent bien mieux qu’un blanc tournant au gris).
Toujours dans l’optique d’un meilleur rendement.
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Ensuite ; Ces poissons élevés en masse dans un enclos restreint déféquerons tous au même endroit tuant ainsi le reste de flore marine qui se trouvait sous leur prison humaine.
L’Homme en vidant les mers et les océans de ses prédateurs et de ses proies met en péril le reste de la faune et de la flore aquatique.
A mesure que l’humanité s’agrandit, les demandes en denrées alimentaires aussi.
On parle ici de viande soyez en sûr. Pourquoi ? Parce que dans nos sociétés d’Hommes modernes et évolués, manger de la viande est un gage de luxe, de bonne vie, de bonne santé.
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C’est la règle des 3 N. règle intouchable et inviolable. Manger de la viande, c’est Normal, Naturel et Nécessaire.
Alors oui, mangeons de la viande. Mais pour manger de la viande, il faut ; du bétail. Toujours plus de bétail. L’Homme rase ainsi champs et prairies, forêts et plaines pour y placer vaches, moutons et veaux. Il construit des hangars pour y placer cochons et poules.
Plus toujours plus car l’humanité a faim.
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Mais il faut avant de se repaitre de leur chairs, fraiche et juteuse nourrir ces bêtes elles aussi affamées ; Alors l’Homme rase ce qui reste de forêts et de champs pour y faire pousser du blé, du soja ou du maïs… Pour lui ? bien sûr que non, pour ses bêtes. Il rase et fait pousser plus vite, dans ces forêts rasées, dans ces plaines fauchées et il tue oiseaux, souris, mulots, insectes, sangliers, loups, verres de terre, fourmis, araignées, papillons, abeilles et guêpes, fleurs sauvages, buissons et arbustes, arbres, herbes et fougères, champignons et bactéries.
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Il tue et extermine la faune et la flore sauvage et naturelle de ces régions pour faire pousser toujours plus de céréales pour son bétail, pour manger toujours plus de son bétail.
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Il tue et extermine la faune et la flore sauvage pour ses champs et ses pâtures, ses élevages et ses fermes. Ainsi il déplace les populations survivantes d’espèces sauvages toujours plus près des villes.
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Et ces populations survivantes ne viennent pas seules, leur bactéries et virus les suivent…
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Mais voilà, les forêts qu’il rase dans certaines parties du monde ne sont pas seulement dites primaires, les forêts qu’il rase, ces océans qu’il vide, n’abritent pas seulement des espèces anciennes d’arbres millénaires, d’algues ou de coraux ; patrimoine irremplaçable, non, ces forêts et ces océans sont aussi et à juste titre les poumons de notre planète. Ils régulent les taux de dioxyde de carbone, de protoxyde d’azote, de méthane et d’ozone dans l’air. Mais ils ne le peuvent plus. Alors ces taux augmentent, ils se concentrent dans notre atmosphère et créent ce que l’on appelle plus communément ‘’l’effet de serre’’, ou le réchauffement climatique. Les océans s’acidifient, les espèces y vivant n’ont pas le temps de s’adapter, leur carapaces se fragilisent, leurs systèmes osseux se fragilisent, elles meurent sous la pression évolutive.
Mais ce n’est pas tout. Son bétail consomme, il consomme beaucoup. Il boit, mange et défèque. Mais où ? Les excréments de ses élevages, l’Homme les rejette dans l’eau. Cette même eau qu’il a déjà épuisée de par sa pêche intensive. Les bouses de ses vaches et de ses cochons viennent polluer l’eau des rivières et des mers, elles étouffent les espèces restantes vivant alors dans ce périmètre.
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C’est ainsi que l’Homme tue les océans, les forêts, les champs et les prairies. C’est ainsi que l’Homme détruit la faune et la flore.
C’est ainsi que l’Homme bouleverse des écosystèmes entiers. C’est ainsi que l’Homme provoque son apocalypse.
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Gloutons, nous ?
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Une autre facette de la société, déjà évoquée plus haut, le capitalisme, finalement victime au même titre que le progrès de l’avidité des hommes. Enfants, coupables des crimes de leurs géniteurs.
Ce n’est pas le capitalisme, ce besoin d’accumuler richesses et bien matériel, le progrès, les avancées technologiques et les découvertes scientifiques le problème.
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LE PROBLEME, c’est ce que l’Homme en à fait.
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L’évolution a mis dans les mains des Hommes un savoir et un pouvoir très grand, le pouvoir de ‘’contrôler’’ notre place dans l’évolution naturelle avec l’émergence de l’eugénisme ; Là où nous n’avions aucune chance, là où nous étions partis avec un véritable handicap, nous avons su nous adapter, évoluer et tourner notre handicap à notre avantage. Nous sommes devenus plus rusés, plus forts, plus grands, nous n’avions pas de carapaces alors nous en avons construites, nous n’avions pas d’ailes, alors nous avons fabriqué des machines qui en auraient pour nous, nous n’avions ni griffes, ni crocs pour nous défendre alors nous avons imaginé des armes qui le feraient pour nous.
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Nos inventions sont devenues l’extension de notre nature humaine.
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Nous avons construit des murs pour nous cacher de la nature et de sa fureur, nous avons conçu vaccins et antibiotiques pour vaincre maladies et virus, nous avons fouillé nos corps et ceux des autres espèces pour percer les secrets de la génétique et de la biologie, nous avons repoussé les limites du possible toujours dans le but de nous protéger. Nous avons évolué à un tel point qu’aujourd’hui il n’y a que peu de prédateurs pour l’Homme. Nous sommes au sommet de la prédation, nous sommes les puissants, nous sommes les rois. Nous sommes aujourd’hui la seule espèce à pouvoir prétendre que ses actions impactent directement la terre et ses occupants. Nous sommes la seule espèce à pouvoir aujourd’hui prétendre que nous détenons entre nos mains l’avenir du monde.
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Mais qu’en faisons-nous de ce pouvoir ?
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Nous avons construit des murs pour casser le lien qui nous unissait à la nature, niant notre appartenance à son royaume.
Nous avons conçu vaccin et antibiotique, extrait les composants chimiques et biologiques, des plantes et autres ressources naturelles, manipulé la génétique, la biochimie ; corrompu la science au nom du profit.
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Nous avons lancé la partie du jeu macabre auquel nous nous adonnons depuis trop longtemps.
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Après avoir trouvé des remèdes aux maladies terrestres, nous en avons créé de nouvelles, on a manipulé, fouillé, disséqué les corps de nos semblables, joué aux dieux sur des animaux non humains, jugés inferieurs pour leurs différences et uniquement présents pour notre usage personnel dans le monde ethnocentré que nous nous sommes créé.
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Nous avons repoussé les limites du possible, toujours dans le but de nous protéger.
Vraiment ?
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Même énoncé de la façon la plus solennelle possible personne n’y croirait. L’Homme pour se ‘’protéger’’ a chercher à dominer.
Nous avons repoussé les limites du possible, toujours dans le but de dominer. . Nous sommes aujourd’hui la seule espèce à pouvoir prétendre que ses actions impactent directement la terre et ses occupants. Nous sommes la seule espèce à pouvoir aujourd’hui prétendre que nous détenons entre nos mains l’avenir du monde.
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Mais ce pouvoir que nous avons pris sur le champ de bataille du monde ne nous suffit pas.
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Nous en voulons plus, toujours plus, encore et encore ; alors nous repoussons plus loin les limites, nous dépassons les frontières, nous cherchons la vie ailleurs, nous défions la mort, nous produisons, nous amassons, nous prenons et détruisons, toujours plus, nos voitures vont plus vite, nos maisons vont plus haut, nos machines sont plus intelligentes, nos vies sont plus longues mais nos vie sont plus courtes aussi.
Nos sociétés toujours plus gourmandes nous en demandent toujours plus. Nous en demandons toujours plus.
Nous en voulons toujours plus. Plus d’argent, de bien, de pouvoir, de puissance. La frontière entre la nature et nous est toujours plus grande, nous manipulons les gênes et les corps.
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Nous devenons les surhumains que nous avions créés dans nos rêves.
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L’Homme a faim, il en veut encore et toujours plus, nous brûlons la chandelle par les deux bouts. Et même si l’on doit en mourir, on s’accroche à notre confort factice.
On nourri les plus riches en affamant les plus pauvres ; on épuise la planète, on creuse l’écart entre nos peuples.
On s’enrichit sur le dos des plus démunis, mais l’Homme veut sa part du gâteau, il veut sont steak, il veut son burger au cholestérol, il veut son cancer pour défier la mort en la regardant en face. Alors on s’acharne à détruire plus vite et on s’enfonce bien le visage dans notre vie médiocre pour ne pas voir la fin si proche ; on se voile la face à l’acide, on boit, se drogue, on s’enivre, on s’empiffre de besoins inutiles, on se couvre de dettes pour ne pas voir que notre vie même on la vit à crédit. On achète, on dépense pour ne pas voir que c’est le temps lui-même que l’on ne peut acheter.
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Bientôt on sera tous mort, mais on mourra dans un sofa en peau de jaguar, emmitouflé dans une couverture en fourrure d’alpaga, le ventre plein de caviar et de champagne.
Mais on en a plus toujours plus.
VII Une démocratie sous tutelle.
​
La démocratie signifiait qu’on devait écouter tout les hommes, et qu’on devait prendre une décision ensemble en tant que peuple. (…)
Nelson Mandela.
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Démocratie, démocratie, peu importe combien de fois j’écrirais ce mot. Peu importe combien de fois je le crierais. Peu importe ; il sonnera toujours faux.
La démocratie, le pourvoir du peuple, pour le peuple, par le peuple. Cet état d’être utopique où, par un vote, les Hommes choisissent. Ils choisissent, ils choisissent. Leur réalité.
Mais choisissent-ils vraiment ?
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Qui choisit ? Les Hommes sont-ils guidés, aidés, poussés vers une direction, une sélections de ‘’choix’’ favorables, plus favorables ; à qui ?
Ces Hommes prétendument libres de choix se voient exposée une réalité qu’ils prennent comme unique puisqu’elle leur est exposée, ici, devant eux, sans aucunes autres alternatives ; que cette réalité écrase, dissèque, mâche, avale et digère toute autre pensée, puis les recraches aux pieds des Hommes, les vomissant comme l’on vomit un poison.
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Ces autres pensées, ces autres possibilités sont perçues comme des mensonges puisque la réalité les rejette.
Ces hommes, alors, prétendument libre fuient ces mensonges, ils les repoussent avec ardeur, les jettent sans aucune autre formes de procès. Ils détournent ainsi leurs yeux aveuglés de toutes autres formes de possibilités. Ils se mélangent dans la masse informe unique.
Ils se confortent dans une réalité facile, et cette réalité s’en renforce.
Ils s’enfoncent dans ses mensonges et l’aide à enterrer ses cadavres, les idéaux assassinés, mutilés et cachés. Les révolutions, les révoltes, les autres.
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Alors leur réalité les chouchoute, les conforte, les dorlote, les enfermes bien, dans son royaume où seul ses partisans vivent libres.
La démocratie, elle donne le choix, mais pour qu’il y ait choix, il doit y avoir possibilités de choix et pour ce, il doit y avoir une honnêteté, claire, limpide, une visibilité sans nuages sur les vérités du monde et ses multiple réalités.
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Chacun doit être mis en face de ses décisions et de leurs vrais conséquences, chacun doit être prêt à en payer le prix.
Chacun doit agir en conscience que lorsqu’il agit, il n’agit plus seulement pour lui, mais aussi et surtout pour les autres.
C’est là, alors que l’Homme, ayant toutes les cartes en main, quand toutes les possibilités s’exposent, quand toutes les réalités s’affichent, quand les vérités se révèlent ; c’est là que l’Homme est libre, vraiment libre de choix. Mais pour ce, il doit être responsable, conscient de son appartenance à un monde multiple et complexe, fragile et dépendant de chacune de ses décisions.
Démocratie, démocratie. Plus faux encore, dans mes oreilles et dans mon cœur. Dictature monétaire, enfant du pouvoir et de l’argent, progéniture du profit ; Dictature, marionnette articulée, soutenue par les mains des lobbys affamés. Telle est notre réalité.
Notre réalité est un mensonge, notre réalité est corrompue, notre réalité est un leurre.
Notre réalité est un conte créé de toutes pièces pour enrichir une toute petite poignée d’êtres. Et nous buvons leurs paroles à grandes bouches ouvertes et l’on se plante nous même le couteau dans le cœur.
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Bien sagement on obéit, les yeux fermés aux ordres du profit, sans questions ni doutes. Pauvres enfants sages, battus on redemande plus de coups, on courbe le dos pour mieux se plier dans les cercueils de bétons que ces lobbys nous font construire, sagement on creuse nos propres tombes pour y attendre la fin du monde qui nous sauvera de ces tyrans que l’on aime tant.
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Oh syndrome de Stockholm, comme tu es doux à nos corps brisés et à nos cœurs malades.
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Nous ne sommes pas libres de choisir, car nous ne sommes pas pleinement conscients de ces réalités qui nous entourent.
Notre mode de vie tue la planète et nous tue, mais nos états nous encourage à continuer, nous sommes des meurtriers accomplis, on mutile, torture chaque jours des milliers d’espèce pour notre profit et ceux qui se soulèvent et crient la vérité sont lynchés en place publique. On dévore les cadavres encore chauds des vaches ou des moutons, mais on caresse le chien et le chat, on bat le cheval et extermine le rat, mais on chouchoute le cochon d’inde et le perroquet, tout cela dans la plus grande hypocrisie car on accuse, on juge celui qui mange le chat, le chien, la chauve sourie ou le pangolin… Eux sont des monstres sans cœur.
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Manger du pangolin est une honte, non pas parce que son espèce est en danger.
Car de cela l’opinion publique s’en fiche royalement.
Manger du pangolin est une honte et là je parle de nous occidentaux, bon français à la gastronomie riche et au palais affinés, à qui on à bien appris que manger du pangolin c’était inhumain.
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On vit dans la contradiction, l'hypocrisie et le mensonge et on crée des nuages de fumé pour cacher le sang sur les murs de nos abattoirs.
Quand le doute s’installe l’état, les lobbys ne sont jamais loin pour nous abrutir bien gentiment avec quelques doux mensonges pour ne pas nous laisser entrevoir les autres possibles.
Surtout on ne doit pas réfléchir, jamais.
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Telle est notre réalité. Et tous ceux qui vous jureront le contraire, tous ceux qui soutiendront que cette réalité est une démocratie, seront soit des menteurs, soit des ignorants.
Et ni l’un, ni l’autre ne peut, ni veut vivre en démocratie.
VIII Papier toilette, pâtes, farine et sinophobie
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‘’J’étais le témoin ici de la reconvention, d’une économie de marché à une économie de dons ; de biens privés au bien commun. Et dans cette transformation, les relations devinrent toutes aussi nourrissantes que la nourriture que l’on m’offrait.’’
Robin Wall Kimmerer, ‘Braiding Sweetgrass’
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Le monde est au bord du gouffre, les hôpitaux sont pris d’assaut, mais les populations s’enferment, se cloître dans la sécurité de leur foyers. Tout ira bien, l’état va gérer.
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Mais que dire à ceux qui n’ont pas de foyers, ceux pour quoi le foyer n’est pas l’enceinte sécurisée et réconfortante que l’on attend tous, que dire à ceux à qui on a refusé les soins par manque de moyens, de personnel, de places…
les victimes sont triées aux portes des hôpitaux, les magasins sont vidés.
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Le monde est au bord du gouffre et l’humanité stock le papier toilette, les pâtes et la farine.
Chacun faisant ses réserve y allant de sa phrase ‘’tant que moi je n’en manque pas, les autres je m’en fou ! Mieux vaut trop que pas assez…’’ Mais peut-on les blâmer ?
‘’Tant que moi j’ai trop, les autres je m’en fou…’’ osez blâmer ceux qui on stocké, osez condamner ceux qui ont vidé les rayons de farine, de pâtes, de papier toilette… OSEZ.
Ai-je souffert de la pénurie provoqué par ces comportements impulsifs ? Oui. Les ai-je trouvés stupides ? Oui. Alors je peux les blâmer, les condamner, ces idiots, égoïstes ; NON. Pourquoi ?
1%, lobbys et compagnies…
Les 1% les plus riches de la planète, détiennent la majorité des richesses, les lobbys, les pays développés, détiennent les richesses, ce que les petits consommateurs ont fait avec du papier toilette, des pâtes et du riz, ils le font avec les terres, les ressources, la liberté des Hommes et des animaux, ils le font avec votre argent, votre santé, votre qualité de vie.
Pour avoir toujours plus, les plus riches, les plus puissant ne dévalisent pas les rayons hygiène et céréales des supermarchés, ils pillent, vides, et stock les ressources naturelle planétaire pour leur profit.
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Alors osez critiquer ceux qui n’ont fait que suivre l’exemple. Nous sommes une société de consommateurs, ont achète bien sagement ce qu’on nous dit d’acheter, on consomme, encore et encore. On engraisse la suprématie humaine.
On consomme encore et encore, alors quand notre société de consommation est touchée, on fait quoi ? On panique ?
NON ! ON RERSERVES ! ON FAIT COMME EUX ON STOCK.
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Vous trouvez ça fou ? Moi aussi.
ALORS POURQUOI PERSONNE N’A REAGIT AVANT ?
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Il est peut-être temps de changer ?
Dans l’acte d’offrir, un lien se créer entre l’offrant et le receveur. Un cadeau est un acte vivant, un acte d’amour, de compassion, un vrai cadeau, non corrompu par le luxe, la possession ; l’argent est un acte simple d’échange.
Pour offrir le bon cadeau il nous faut connaître le receveur, le lien se créer avant le cadeau et nous lie après.
Dans l’acte d’acheter il n’y a pas de lien. On entre dans un magasin, on prend ce qu’il nous faut, on paie. POINT. Il n’y a pas de lien, seulement du profit, seulement un mouvement de stocks et de ressources.
Tant que j’ai de l’argent je peux acheter, consommer. Et si je n’ai pas suffisamment d’argent il y toujours les crédits ! L’essentiel étant de consommer, de stocker, avoir un capital au cas où.
Consommer c’est avoir du pouvoir, du pouvoir d’achat.
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Et c’est ainsi que face à l‘effondrement de nos sociétés les Hommes se sont rués sur le papier toilette, les pâtes, le riz, le coca-cola, tout, tout et n’importe quoi, tout ce qui passait sous la main ; parce qu’on sait jamais…
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Stocker tout et n’importe quoi… oui mais pourquoi ?
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Toujours le stock, le capital, plus on possède, plus on capitalise plus on fait fructifier notre petit trésor personnel. Et quelles ressources stockons-nous ? Toutes, n’importe lesquelles, car si la pénurie vient, tout s’échange. Et celui qui possède, contrôle.
‘’Les ressources, quelle qu’elles soient sont bien mieux chez moi que chez les autres !’’
Ainsi, dans la partie de poker qu’est notre société individualiste, mieux vaut avoir la main et des cartes dans sa manche.
Le spécisme
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Le racisme soit-il motivé par la peur ou l’ignorance est une forme de spécisme.
Il n’y a pour moi aujourd’hui aucun argument qui puisse justifier de la valeur supérieur ou inferieur de quelque être vivant qu’il soit.
Ni la peur, ni l’ignorance ne devrait diriger nos choix.
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La peur.
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Nous vivons dans un monde de peur. Aujourd’hui nous nous croyons les rois du monde, maîtres absolu de la terre et de ses sujets.
Mais nous sommes des fous. Idiots bien heureux, nourris par notre déesse, notre reine, violente, implacable, intransigeante ; la PEUR.
Nous sommes les fous d’une coure macabre et sombre, où l’on chante à s’en vider les poumons, le souffle nous manque et la vie nous échappe. Mais on chante, on chante et on ris.
Et la peur se ris de nous.
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On la nourri bien, elle est grasse et grande, elle est forte et puissante, abreuvée de nos craintes, nos doutes, nos colères et nos frustrations.
La peur, de nous même, de ce que l’on ne connaît pas, de l’autre.
La peur de ce que l’on connaît trop bien.
La peur de nos limites, nos incompétences, notre fin.
La peur de nos capacités, celles des autres.
La peur des rumeurs, des complots.
La peur.
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“Tous ces regards qui me mangent … Ha, vous n’êtes que deux ? Je vous croyais beaucoup plus nombreuses. Alors, c’est ça l’enfer. Je n’aurais jamais cru … Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril. Ah ! Quelle plaisanterie. Pas de besoin de gril : l’enfer c’est les autres”
Jean-Paul Sartre ; Huis clos. 1943.
Les autres. Il faut toujours un coupable, toujours.
L’Homme à besoin d’un nom, un visage, un coupable, soit-il blanc, basané, noir, soit-il le péril jaune, le communiste, l’anarchiste, l’extrémiste, l’infidèle, la femme, la sorcière…
Il faut un coupable.
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La chine fait peur, la chine est inconnu, mystérieuse, puissante derrière sa muraille, ses médiats douteux, sa politique dictatoriale, le virus viendrait de chine ? PARFAIT. A savoir comment il est apparu, pourquoi, mieux vaut ne pas trop chercher, les Hommes veulent un coupable, mais pas eux, leur voisin ; c’est mieux.
La chine est le coupable idéal, celui qu’il faut mettre à terre, eux mais pas nous, pas notre surconsommation, pas notre société affamée. Eux mais pas nous.
Eux ils exploitent les enfants, ils tuent leur journalistes, leurs dissident, ils emprisonnent des innocents, pas nous.
NON, NOUS ON CAUTIONE seulement…
Eux mais pas nous.
L’Homme à besoin d’un coupable.
‘’L’enfer c’est les autres’’ ceux qui me ressembles, c’est autres qui font le mal, ces autres qui me juge, ces autres qui tuent, battent, cachent, mentent, ces imparfaits à qui je ressemble tant. Et j’ai honte, c’est autres sont des monstres, et j’ai honte, ces autres mais pas moi.
Le coupable idéal c’est l’autre.
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Et s’il n’y avait pas de coupable ? S’il n’y avait que des Hommes perdu...
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Les lobbys, les capitalistes, les puissants, qui sont-ils ?
Ces autres, intouchables, inatteignables, si loin et pourtant si présent, toujours, partout. Ces autres ; sont-ils si différents de nous ? NON. Ils veulent ce qu’on leur à appris à vouloir, l’argent, le pouvoir, la puissance.
Mais pas nous ? Pas moi, moi je ne veux pas ça ! Moi je veux l’égalité ! L’enfer c’est eux…POURQUOI ?
Qu’est ce qui nous rend différent ? Je vous pose la question, nous ne sommes pas né riche ? Nous ne sommes pas né dans le bon pays ou bien notre éducation, notre culture ? Notre religion, nos traditions nous ont enseignées tout autre chose ? Alors non on ne pense pas comme eux ? Et bien qu’ils soient nos semblables, la société s’est divisé, MAIS comment ?
NOUS, nous l’avons divisée. NOUS.
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Nous avons divisé la société, les riches, les puissants, les pauvres, les criminels et les autres, les étrangers, les différents, les autistes, les dépressifs, les alcooliques, les drogués et les autres les hommes, les femmes, les gays, les trans, les végétariens, les végétaliens, les vegans, les fléxitariens et les autres.
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Tellement de mots, d’étiquettes et de moyens de contrôle.
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Au 17eme siècle Louis XIV posait les prémisses du marketing, de l’image et du contrôle par l’introduction des étiquettes. Les bourgeois de la coure se ‘’battaient’’ pour être au plus près de lui, au plus près roi, au plus près du soleil, quitte à s’y bruler les ailes…. Etre dans les petits papiers du roi avait de grandes conséquences. L’étiquette déterminait si on vivait à la coure, la hauteur de plafond des appartements, les avantages… plus on était proche du roi, plus on bénéficiait de ses rayons, tel le soleil il éclairait Versailles.
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Et les choses n’on pas changé aujourd’hui, seulement le visage du soleil. Aujourd’hui il porte de multiples masques…
On se cherche une étiquette, un ticket d’entré pour e rapprocher toujours plus près du soleil.
Mais aujourd’hui nos soleil sont bien moins clément que le roi ; car, que l’on en trouve une où qu’elle nous soit attribuée à la naissance, on nous enseigne qu’on n’en changera pas. Elle devient une partie de nous, une part de notre identité. Elle nous est vitale car sans elle, on ne peut interagir dans la société, elle est notre passeport.
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Nous occidentaux, pouvons nous critiquer l’inde et ses castes ? les guerres de tributs ? Les conflits entre clan… ?
Sommes nous si différent avec nos régions, nos pains au chocolat et nos chocolatines, nos accents du sud et du nord, notre chauvinisme, notre conflit puérile Paris/Marseille, les citadins face aux ruraux…
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On se fait nos propres clans, nos groupes ethniques, culturels, éthiques, politiques, religieux…
Sommes nous si différents lorsque l’on parque une partie de la population dans les cités et que l’on détourne le regard, qu’on les oublis ces autres.
Demandez aux citadins, que pensent-ils des cités ? Drogues, violences, trafique, immigrations, racaille… ces villes sont délaissées, abandonnées et de base rejette par le reste de la société. Alors les populations y vivant finissent aussi par rejeter cette société qui les repousse, les oublis et les jugent sans fondement.
Vous, si demain vous appreniez que votre voisin, votre épicier, votre boulanger est un ancien tolard, quelle serait votre réaction ? L’amour, la compassion, l’ouverture ou le rejet, la peur, le jugement ? Mériterait-il toujours votre respect…
On se met en boîte; dans une case ou que l’on y soit mis de force ou non, l’étiquette, la boite, la case, ces concepts sont partout dans le monde.
Une fois bien rangé, dans cette case, on y reste, les autres ne sont pas nous, "ils peuvent faire ce qu’ils veulent tant que moi je peux rester dans l’illusion de mon camp."
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Parce que oui nous avons choisi un camp. Et aujourd’hui nous sommes en guerre…
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La guerre
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Nous sommes en guerre… Nous sommes en guerre. Pourquoi ce vocabulaire ?
Contre qui sommes-nous en guerre ?
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L’humanité ? Peut-être. Un virus ? Surement pas.
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Qu’est ce qu’un virus ?
Un virus est un agent infectieux, sans noyau ni métabolisme, avec une souche ARN (informations génétiques). Le virus à besoin d’un hôte pour survivre, il se fixe à ses cellules, ou s’y intègre et ainsi ‘’profite’’ du métabolisme de celles-ci partiellement ou entièrement pour sa propre survie.
Mais un virus n’est pas toujours PATHOGENE. (Potentiellement mortel, qui peut laisser des séquelles)
En effet il n’a rien à gagner à tuer son hôte. Le virus vis en commensal dans le corps de son hôte, il profite de son métabolisme mais généralement sans infecter la santé de celui-ci.
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Pourquoi un virus est-il pathogène ? Il peut-y avoir plusieurs explications, mais je vous laisse faire vos propres recherches, je ne suis ni médecin, ni virologue, je me forme, je m’informe et c’est un sujet à débat très intéressant. Mais pour un autre livre. Bien que le sujet puisse trouver un lien, je préfère attendre un débat, plus que de m’avancer sur un sujet que je ne métrise pas totalement. J’accorde une importance primordiale à métriser ce que j’exprime.
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La piste que j’avancerais cependant, car j’estime qu’il y a quand même quelque chose à souligner ici ; ce virus est aussi ce que l’on appel une zoonose, c'est-à-dire une infection, une maladie qui se transmet de l’animal (non humain) à l’Homme (l’animal humain).
Qu’est ce qui pousserait un organisme dépendant de la survie de son hôte à en changer ?
Mutation ? Destruction de son habitat ?
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Alors non, nous ne sommes pas en guerre contre un virus. Car le virus n’est pas en guerre contre nous.
Clamant ainsi que nous sommes en guerre contre un virus serait déclarer la guerre à la nature entière. Rejeter encore une fois nos origines naturelles, notre part de ‘’nature’’.
Déclarer la guerre à un virus qui ne nous avait pas choisis comme hôte serait encore une fois refouler la nature aux portes de nos villes.
Mais encore une fois il nous faut un coupable, un criminel à exposer dans le tribunal post-crise. Et on ne veut pas se remettre en cause, on ne veut pas changer, on veut retrouver notre vie d’avant. Alors on doit être les victimes, notre coupable, la chine et son virus. Nous pauvres victimes que nous sommes…
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Ce n’est pas notre avidité, notre consommation, nos modes de vies qui sont responsables.
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Alors après la guerre, on reconstruira l’économie car elle étouffe.
Après la guerre on sacrifiera notre liberté pour l’économie car elle étouffe.
Après la guerre on oubliera les soignant qu’on a applaudi tout comme on a oublié les policiers qu’on acclamait après les attentas.
Après la guerre on revivra comme avant et puis même si la chine est le coupable idéal on achètera toujours ce qu’elle nous vend, parce que… ECONOMIE.
Après la guerre on oubliera tout, jusqu’à la prochaine crise. Et on trouvera des coupables…Eux mais pas nous. Eux, parce que ‘’L’enfer c’est les autres…’’ …VRAIMENT ?
IX Le principe de finitude ou la fin du monde en direct
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‘’L’épuisement des matières premières, le déclin de la biodiversité, la mort des océans (…) c’est un peut comme si l’humanité découvrait une nouvelle facette de sa mortalité. ‘’
Bernard Perret ; Transition écologique ou le choc de la finitude.
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A l’aube d’un écroulement certain et nécessaire de nos modes de vies, de nos sociétés, on se questionne, comment en est-on arrivé là ? Nos ressources arrivent-elles vraiment à épuisement, nos sols sont-ils vraiment épuisés, nos forêts dévastées ? Nos écosystèmes sont-ils si bouleversés qu’on ne verra jamais de notre vivant leurs ‘’réhabilitation’’ ? Autant d’espèces disparus, de manque de place, de manque d’eau, de manque de nourriture, sommes nous vraiment entrain de racler les fonds de tiroirs ?
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Oui.
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Le principe de finitude, c’est prendre conscience de la Limite des choses. La planète à ses limites. Et elles sont atteintes.
Ces ressources que l’on exploite et pille depuis des siècles arrivent au bout de leur capacité de production.
Aujourd’hui nous vivons à crédit ;
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Le jour du dépassement est de plus en plus tôt dans l’année ;
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La moitié du monde surconsomme, gâche, jette, solde, brade quand l’autre moitié meurt de faim et récupère les restes.
Pourquoi ? Certainement pas parce qu’il y trop de bouches à nourrir, certainement pas parce qu’il n’y a pas suffisent de ressources pour tout le monde.
Mais bien parce qu’on ne réparti pas équitablement les ressources, il y a aujourd’hui un flagrant déséquilibre dans la répartitions des richesses.
Entre la course au neuf, au dernier cri, à la production toujours plus grande, plus rapide, la qualité plus basse, l’obsolescence programmée, la course à la nouveauté, au moins cher, au plus, plus vite et la fast fashion… On consomme toujours plus, toujours trop et on jette encore plus. Parce qu’on rempli nos vies et nos décharges en vidant la planète. On déplace les ressources d’où elles étaient utiles et on les entrepose dans nos poubelles.
Il nous faut aujourd’hui plus de ressource que disponibles pour maintenir nos sociétés en vie.
Mais manques-t-on de ressources ? Non on les gâches.
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Que remplissons nous finalement si ce n’est un vide, un gouffre sans fond, quelque part dans nos cœurs déséquilibrés par ces sociétés de mensonges que nous avons créé ?
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Je ne pose pas ici les premières pierres d’un édifice pro zéro déchet, mais j’invite à réfléchir à notre consommation.
Ce que nous consommons, comment nous consommons, nos gestes, nos choix, nos pensés, nos actes notre vie au sein de ces sociétés sont des actes politiques.
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Simplement en vivant au sein de ces sociétés nous prenons des engagements politiques.
Même en ne faisant rien.
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Nous sommes tous responsables de l’état de la planète.
L’Homme en étant face à la finitude de la nature, aux limites de celle-ci, fait face à ses propres limites.
Car sans les ressources dont il jouit sans conscience, il meurt. Dans ce monde physique qu’il à tant chercher à dominer, à exploiter toujours plus, il n’est pas si grand.
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De ce mode de vie où en repoussant les limites, ses limites, l’Homme espérait atteindre l’immortalité, il prend aujourd’hui conscience qu’il à depuis la première pierre posée entre lui et la nature posé les limites de sa vie, une vie mortelle et solitaire.
C’est aujourd’hui dans une société de L’Homme face à la Nature que nos enfants naissent,
Les deux faces d’une même pièce d’ont un coté aurait tout fais pour se séparer de l’autre, contrainte de vivre ensemble, entièrement dépendantes.
L’Homme moderne en pensant à l’Homme face à la nature n’y voit pas la réelle image que représente cette pensé.
Car il n’est en fait question que d’une seule chose ici.
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L’Homme face à la nature, c’est l’Homme face à lui-même ; et l’Homme face à une nature mourante, c’est l’Homme face à sa propre fin.
Une fin qu’il n’est pas prêt à accepter, alors il imagine, crée des scénarii où, qu’il soit à l’origine ou non de la mort de la planète, il est aussi et surtout le sauveur de l’humanité si celle-ci venait à survivre et elle va survivre, elle le doit. Mais le va-t-elle ?
Cette fascination pour la fin du monde, que l’Homme cherche ici par tous les moyens à provoquer, pourrait donc être interprétée comme une forme de suicide. Un suicide qui pourrait ainsi ouvrir l’accès pour l’humanité perdu à un paradis terrestre, ou non, d’où il nous serait donné une seconde chance.
L’homme préfère donc mourir plus tôt que d’assumer ses actes et essayer de les réparer ?
FIN... LA FIN.
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C’est ainsi que bien sagement, lancé à grande vitesse on alimente, soutien et participe activement à la sixième extinction. C’est ainsi que l’Homme se jette les bras ouverts dans le vide abyssal de la mort et plonge dans son apocalypse rêvée.
Car il est tellement plus facile de se plaindre que d’agir. Il est tellement plus facile de pleurer que de se battre et de se sacrifier…
Se sacrifier, un sacrifice, faire de quelque chose un acte sacré. Voilà ce qu’est un sacrifice. Etymologiquement parlant sacrifice vient du latin sacrificium, dérivé de sacrificare-sacer qui se traduit par sacré, consacré ; et facio qui signifie faire. Un sacrifice c’est donc faire d’un acte un geste sacré.
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Mais avons-nous donc oublié à quel point nos vies sont sacrées ? à quel point nous sommes sacrés…
Dans sacrifice il n’est plus ou pas question ici de mort, d’abandon de sois mais bien d’accepter notre nature sacrée et ce, quelque soit la religion, le nom que l’on donne à Dieu ; que l’on voit un Dieu ou non dans l’Univers même.
Car au final, qu’il y est quelqu’un ou quelque chose au dessus de nous ou autour de nous pour nous observer ou pas nous apporte-t-il plus ou moins de valeur.
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Qu’il y ait des spectateurs ou pas change-t-il la qualité du spectacle ?
Faire un sacrifice c’est reconnaître qu’il y a plus que ce que l’on voit là, devant nos yeux, au-delà de nos filtres et de nos schémas comportementaux. C’est abandonner notre soiffe de vengeance, les caprices de nos égos et la vanité qui va avec pour le bien commun ; prendre conscience que ce bien commun n’est pas composé d’inconnus mais bien de nous et de tous ceux qui nous entoure. Nous faisons aussi parti de ce bien et chacun de nos actes se répercutent sur tout l’environnement qui nous abrite.
C’est reconnaître que derrière le je il y a tous les hommes, les femmes, les animaux humains et non humains.
Derrière le je il y a
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Les cellules et les particules
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L’eau dans les rivières et les océans
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La terre et l’herbe dans les jardins
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Le chêne immense et la brindille au sol
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Le chant du criquet et le croissement du corbeau
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Le miaulement du chat et le bêlement du mouton
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Une sœur ou frère
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Une amie, un voisin, un parent
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Toutes les pensées, les idées et les concepts
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Derrière le JE il y a le NOUS.
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Se sacrifier, être sacré c’est reconnaître qu’il y a plus que ce que l’on voit là, devant nous. Mais pour ça il faut être prêt à embrassé ce qui a rythmé l’évolution depuis la création de toutes choses, le changement.
Il faut changer, il faut abandonner ces principes individualistes que nous avons bien laissé s’enraciner.
Ou bien attendre que d’autres le fasse à notre place. Change à notre place. Ou attendre la fin pour reconstruire tout, après, plus tard, demain mais pas aujourd’hui.
Il est tellement plus facile d’attendre que d’essayer, car qui dit essayer dit peut-être échouer… et l’Homme n’échoue pas. N’est ce pas ? L’Homme n’échoue pas.
Car l’échec ébranle notre confiance en nous déjà si faible, il ébranle nos égos et nous rappel que nous n’avons pas le contrôle sur le résultat.
Seulement sur la façon dont on réagit à ce résultat.
Alors il est tellement plus facile d’attendre l’apocalypse plus tôt que de l’empêcher.
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Oui si l’on veut survivre il faudra changer.
Détruire, remanier jusqu’aux fondements mêmes de nos sociétés, il faudra qu’elles s’écroulent ces dictatures de pouvoir, de rapport de force, de manipulation, de mensonges et d’ignorance. Il y a beaucoup à remettre en question, beaucoup.
Notre place sur terre, notre évolution, la liberté de chacun, toutes espèce confondu de vivre sur cette terre, mais comment vivre ensemble ? Il faudra chercher, repenser la vie sous un autre angle, en acceptant notre condition d’animal naturel humain et non plus d’Homme au dessus de la nature et de ceux qui la compose. Mais il y a tellement d’autres possibles, tellement d’autres réalités possibles, il y a autour de nous une infinité de mondes que l’on ne veut pas voir par peur du changement, que l’on cache derrière les limitations que l’on à créer, ces engagement que l’on tien vis-à-vis de nous même sous le prétexte que l’on a toujours fait ainsi, alors on ne s’autorise pas à changer, on ne veut pas changer, on ne veut pas voir la différence, l’autre possible.
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Alors on attend et voyant la fin approcher on crée cette fin héroïque, grandiose et historique, la fin pour l’humanité et on le dit, oui, on va mourir, mais si on doit mourir on le fera avec panache.
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Si l’Homme est si fasciné par la fin du monde c’est peut-être après tout parce qu’il se prend pour Dieu. Si l’Homme est si fasciné par la fin du monde c’est peut-être parce qu’il attend son dernier adversaire, celui qu’il n’a pas encore vaincu ; LA MORT. Si l’Homme survit, alors il atteindra son bute ultime, son immortalité. Un Homme au dessus de tout, lavé de ses péchés, grand vainqueur de l’évolution du monde.
Au fond ce n’est pas par la fin du monde que l’on est fasciné, mais par la victoire certaine de notre race, aveuglés par nos illusions égoïstes, accrochés à nos chimères de prédateurs ultimes, assurés que l’on ne peut pas perdre, encore moins si l’on essaye pas… alors on fait ce que l’on fait le mieux, on attend, on regarde, on observe et on se tue pour mieux revenir.
Nos esprits fascinés hypnotisés par l’immortalité ainsi assurée de l’Homme.
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Faites moi changer d’avis.
Sources ;
NASA, Dr Piers Sellers. Astronaute et climatologue.
OMM (Organisation Météorologique Mondiale)
PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement)
ONU (Organisation des Nations Unies)
UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education la Science et la Culture)
GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat)
Cairn info, Transition écologique ou le choc de la finitude. Bernard Perret
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Œuvres citées,
2000-1500 av JC. Avec ‘’l’épopée de Gilgamesh’’ (écrit mésopotamien)
‘’Le dernier Homme’’ de Jean-Baptiste Cousin de Grainville (1805)
‘’The conversation of Eiros et Charmion’’ Edgar Allan Poe (1839)
‘’La Guerre des Mondes’’ H.G Wells (1898)
‘’Phénomènes’’ de M.Night Shyamalan (2008)
‘’Zoo’’ de James Patterson et Michael Ledwidge (2012),
‘’Annihilation’’ de Jeff VanderMeer (2014)
‘’Huis clos’’ Jean Paul Sartre (1943)
‘’ Braiding sweetgrass’’ Robin Wall Kimmerer (2013)